Alors que l’été n’est pas encore là, la sécheresse se fait déjà sérieusement sentir sur notre bassin versant : déficits de pluie et températures très largement au-dessus des normales de saison depuis plusieurs semaines entrainent la baisse très rapide des niveaux d’eau dans les rivières qui atteignent déjà des niveaux comparables à ceux habituellement observés en fin d’été. Voir restrictions et arrêté préfectoral datant du 13 juin 2022.

Télécharger l’arrêté préfectoral : CLIQUEZ ICI

  • Point alerte et restrictions

Le bassin du Chassezac dans sa partie ardéchoise et le bassin Beaume Drobie sont déjà en ALERTE sécheresse depuis la fin du mois de mai (niveau 2 sur 4). Sur le Chassezac soutenu (à l’aval du barrage de Malarce), il a été décidé de commencer le soutien d’étiage de manière anticipée depuis le 10 juin. C’est possible car les stocks dans les barrages en amont ont pu être constitués en entier. Sur les rivières non soutenues, les baisses de niveaux se poursuivent et se rapprochent rapidement du seuil d’ALERTE RENFORCEE (niveau 3 sur 4).

Les 1ères restrictions des usages de l’eau ont déjà été décidées par arrêté préfectoral : stade ALERTE. Tous les usages sont concernés : la gestion des infrastructures publiques par les collectivités, les particuliers à la maison et au jardin, les agriculteurs, les professionnels du tourisme…

  • Impacts directs sur les milieux aquatiques

Cette situation a bien sûr des impacts sur les milieux aquatiques, au moins à court terme.

Par exemple, des développements importants d’algues sont observés : ils sont favorisés par les températures d’eau élevées, les fortes concentrations en nutriments (à cause du peu d’eau pour diluer) et la faible oxygénation de l’eau (peu de courant et températures élevées). Des assecs ont également été observés sur le bas Chassezac au droit de la zone de pertes karstiques sur les communes de Chandolas et Grospierres, d’où la décision de déclenchement du soutien d’étiage anticipé pour assurer une continuité d’écoulement de surface sur ce secteur aval (une partie de l’eau s’écoule en souterrain).

D’autre part les températures d’eau très élevées et les faibles teneurs en oxygène dissous que nous relevons avec nos sondes sont néfastes pour les poissons et la vie aquatique (pour te donner une idée, au dessus de 25°C c’est une température d’eau létale pour la truite, au-dessus de 30°C le stress thermique atteint également d’autres poissons moins sensibles).

  • La suite…

Les suivis pour la qualité des eaux de baignade n’ont pas encore commencé. Nous restons très vigilant pour la suite de la saison qui pourrait être compliquée pour les rivières comme pour les usagers cette année.

Propos recueillis par l’EPTB